L'exploitation du charbon

Dès le XIIe siècle, commence l'extraction d'une terre noire propre à faire du feu. Elle porte un nom wallon : la houille. C'est elle qui fait la prospérité de la région liégeoise.

La houille est d'origine sédimentaire. Elle est le résultat d'une longue histoire qui remonte au carbonifère. Les couches qu'elle forme sont désordonnées et ont déterminé les grands gisements houillers, notamment du bassin liégeois.

La houille a d'abord été extraite par galeries creusées à flanc de coteau. Ensuite, au fur et à mesure des progrès techniques, des puits ont traversé des couches meubles de plus en plus épaisses avant d'atteindre le terrain houiller.

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Les affaissements en surface

Pour des raisons de rentabilité et en l'absence de contraintes de l'Etat, les concessionnaires des charbonnages n'ont pas procédé au remblayage systématique des veines déhouillées, ce qui a provoqué, petit à petit, l'effondrement des terrains supérieurs.

On estime que pour une couche de un mètre de charbon exploitée, le sol en surface descend de 50 centimètres.
En amont de Liège, la descente moyenne du sol a fluctué pendant de nombreuses années entre cinq et dix centimètres par an pour atteindre des ampleurs de quatre à six mètres, voire davantage.
Ces affaissements ont progressivement mis la plaine alluviale de la Meuse, fortement urbanisée et industrialisée, à portée des crues du fleuve provoquant des inondations de plus en plus fréquentes et importantes.

Les affaissements miniers ont placé la contrée dans une position d'insécurité.
Le schéma suivant illustre la situation de terrains qui seraient inondés temporairement ou en permanence en l'absence de travaux de démergement.

Les inondations

Les affaissements miniers ont affecté progressivement la plaine alluviale durant le XIXe siècle, le niveau des terrains se rapprochant de plus en plus du niveau du fleuve. La crue de Meuse en 1880 n’atteint que les quartiers les plus bas. Elle sera à l’origine de la première station de pompage de démergement, construite par la société Cockerill pour protéger ses installations à Seraing. Cette station est toujours en service aujourd’hui.

Les inondations de 1925-1926

Les inondations de 1925-1926 furent les plus spectaculaires et les plus dommageables tant pour les populations que pour l’industrie. Elles forceront les autorités publiques à réagir.

Ainsi, le 1er novembre 1925, les eaux montent brutalement de 25 à 30 centimètres mais elles stagnent. La grande crue n'a lieu qu'en début janvier. Les eaux s'élèvent subitement et atteignent les étages. Aussitôt la population s'organise. Les barques des pêcheurs sont réquisitionnées pour permettre aux sinistrés de quitter ou de regagner leur domicile, afin d'effectuer les achats de première nécessité. L'accès aux fenêtres se fait par des échelles posées le long des façades.
Le laitier vient approvisionner les gens en barquette et là où l'on peut passer avec une charrette, l'union coopérative livre le pain. On s'approvisionne en eau alimentaire à l'hôpital tout proche. Les ouvriers communaux livrent en barque le charbon bien nécessaire pour lutter contre le froid et l'humidité. On en remplit des seaux que l'on hisse péniblement à bout de bras.

Les fameux trams canards, aux roues surdimensionnées, au plancher surélevé, sillonnent les rues là où le niveau de l'eau le permet et brise un peu l'isolement social dans lequel est confinée la population. Hommes, femmes, enfants sont désœuvrés puisque les écoles, les industries, les charbonnages sont fermés. Le temps s'est figé dans le malheur. Et notre témoin de s'exclamer: « C'était deux fois la misère ! ».
La jeunesse de Monsieur Miny lui a permis de vivre ces épreuves avec humour. Tout pour lui était sujet à jeu. Les « tines » (grands bassins) deviennent des barques et les installations provisoires et autres passerelles sont un véritable défi. Sa voix pourtant se fêle quand il évoque la perte de son beau violon. Lorsque les eaux se retirent, tout est désolé. Un carcan de boue nauséabonde enserre meubles et objets divers. Pour lutter contre les épidémies et le manque d'hygiène, la Croix-Rouge organise des concours de propreté. Ceux-ci incitent les ménagères à rendre à leur maison l'éclat des premiers jours.

La réponse des autorités

La grande alarme de 1925-26 a eu heureusement des répercussions profondes. Hector Biefnot, directeur des travaux à l'époque, conçoit le projet qui allait mettre les communes à l'abri des inondations. L'Administration des Ponts et Chaussées fait construire très rapidement des digues puissantes et entreprend des ouvrages d'envergure : suppression d'îles, dragages, création de barrages mobiles... Ces ouvrages contribuent à régulariser le régime du fleuve. Toutefois, en cas de crue maximum, ils sont insuffisants.

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Une entreprise gigantesque de démergement a donc été entreprise, elle sera gérée par l'AIDE Si autrefois la réalisation technique du démergement fut entravée par la continuité des affaissements miniers, aujourd'hui encore, la fermeture des derniers charbonnages engendre  un nouveau problème : le relèvement de la nappe phréatique attribué à la cessation des pompage effectués par les charbonnages.

L'AIDE a su pallier cette difficulté.

Une fois le lieu et l'importance de l'affaissement déterminés, on peut alors fixer les limites des bassins hydrographiques dans la plaine. A ses bassins sont liés différents réseaux d'égouts et des stations de pompage. Les limites des communes n'interviennent en aucune façon dans la fixation des bassins hydrographiques.

Les différents types de canalisations témoignent encore du savoir-faire de l'AIDE

Les canalisations enterrées doivent épouser les mouvements du sol sans se dégrader. Les tractions et compressions du sol provoquées par les affaissements entraînent la formation de fissure et l'écrasement des matériaux.

L'AIDE a donc choisi des canalisations en béton armé assemblées par des joints élastiques. Comme il n'en existait pas à l'époque sur le marché, elle les a donc fabriqué elle-même, jusque dans les années soixante, dans sa propre usine.

Les premières canalisations de démergement ont été posées en 1928 et malgré des affaissements de deux mètres et plus en certains endroits, l'ensemble du réseau qui compte plus de 200 kilomètres est, aujourd'hui encore, en parfait état de fonctionnement.

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Demergement
Niveau de la Meuse à Seraing : 60,12 m

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